À Parakou, les 22 et 23 mai 2025, l’ONG DEDRAS a réuni enseignants, encadreurs pédagogiques et acteurs de la société civile autour d’un enjeu crucial : faire de l’éducation inclusive une réalité au Bénin. L’atelier, inscrit dans le cadre du projet Partenariat Local pour l’Éducation (PLE), a ciblé les communes de Pèrèrè (Borgou) et Ouaké (Donga).
L’objectif de cette rencontre : renforcer les capacités des professionnels de l’éducation afin qu’ils soient mieux préparés à accueillir et accompagner les enfants en situation de handicap ou issus de groupes marginalisés. À travers des partages d’expériences, des échanges de terrain et des témoignages vibrants, les participants ont dressé un état des lieux des pratiques inclusives et exploré des pistes concrètes pour lever les barrières qui freinent encore trop souvent l’accès à l’école pour tous.
Donner la parole aux premiers concernés
L’un des temps forts de l’atelier a été la prise de parole de personnes en situation de handicap. Madeleine Gaoué, malvoyante, sociologue de formation et directrice exécutive de la Fondation des Jeunes Amazones pour le Développement, a témoigné avec force : «Ce n’est pas facile, mais je me suis toujours battue. Mon handicap n’a jamais été un blocage. Il faut apprendre à se surpasser». Comme elle, plusieurs intervenants ont souligné l’importance de la résilience, mais aussi des soutiens adaptés pour permettre aux enfants handicapés de poursuivre leur scolarité dans des conditions dignes.
Changer les mentalités, déconstruire les clichés
N’Kelewe Pinawé, directrice du Centre des sourds-muets de Parakou, a pointé du doigt les préjugés encore trop tenaces. «Le handicap n’est pas une maladie contagieuse. Nous travaillons avec les familles pour qu’elles comprennent qu’un enfant handicapé a autant sa place en classe que les autres», a-t-elle déclaré. Même constat du côté d’Anselme Sossou, surveillant général au Centre de promotion sociale des aveugles de Parakou : «Beaucoup de parents ne savent pas qu’il existe des structures adaptées. Il faut informer, accompagner, et surtout, ne jamais laisser un enfant sur le bord de la route.»
Une dynamique à poursuivre
Pour Kassa Matonga, chef de la circonscription scolaire de Ouaké, l’enjeu est collectif. «L’éducation inclusive ne relève pas d’un seul acteur. Chacun a un rôle à jouer pour garantir que tous les enfants aient accès à l’école», soutient-il. Arthur Bio Sika, directeur du projet PLE à DEDRAS, abonde dans le même sens : «L’inclusion doit être vécue dans chaque salle de classe. L’avenir de l’école béninoise dépend de notre capacité à construire ensemble un système éducatif équitable et sans discrimination.»
Vers une école pour tous
À l’issue de l’atelier, une conviction s’est dégagée : les lignes bougent. L’engagement collectif est réel, et les outils sont là. Reste à traduire cette volonté en actions concrètes sur le terrain. DEDARS et ses partenaires entendent poursuivre cette dynamique dans les communes ciblées. Car l’école de demain ne peut être que celle qui n’exclut personne.
Commentaires
Enregistrer un commentaire