Le discours du Président Patrice Talon sur l’état de la nation a provoqué un vrai remue-ménage. D’un côté, certains applaudissent la fermeté de ses propos, une façon de poser les bases d’un avenir solide pour le Bénin. De l’autre, d’autres se sentent un peu mal à l’aise avec le ton, jugé trop direct et même clivant. Est-ce vraiment ce que le Bénin attend de son président en ce moment ?
By | Hercule Odah
Ce discours avait clairement pour but de marquer un tournant. Il fallait mettre les choses au clair : le passé, ce "passé honteux", doit rester derrière nous. Le Président a dit tout haut ce que certains pensaient tout bas, notamment en dénonçant "l’usurpation du pouvoir" par des "vendeurs d’illusion incompétents". Une posture forte, certes, mais est-ce vraiment ce qu’il fallait ? À force de dire tout ce que l’on ne veut plus, on oublie parfois de montrer ce que l’on veut vraiment. Le ton est direct, parfois dur, et ça peut choquer. Oui, les réformes sont essentielles, mais un peu de douceur n’aurait-il pas fait du bien ?
Un ton plus inclusif et plus apaisant serait l'idéal. Si le Président avait pris le temps de tendre la main à ceux qui se sentent laissés de côté, au lieu de se concentrer uniquement sur ceux qu’il souhaite exclure, le message aurait peut-être résonné plus fort. N'est-ce pas là un aspect fondamental de la communication d’un chef d’État ? Faire avancer le pays ensemble, plutôt que de donner l’impression de faire avancer un groupe contre un autre.
Je ne dis pas qu'il faut tout gommer ou tomber dans une politique de compromis à tout prix. Non, mais il y a un juste milieu à trouver. Par exemple, quand il affirme qu’aucune menace ou supplication ne fera reculer les réformes, cela fait écho à une volonté de ne rien céder. Mais pourquoi ne pas adoucir cela par un appel à l’unité, à la compréhension, à la coopération ? La fermeté ne doit pas nécessairement exclure l’ouverture.
Et là, une question me traverse l’esprit : et vous, comment percevez-vous ce discours ? Ressentez-vous la nécessité d’une autorité absolue, ou est-ce que, comme moi, vous pensez que le leadership peut être encore plus fort lorsqu’il se nourrit d’une vision collective ? Le Bénin mérite un président capable de renforcer l’unité, de faire en sorte que chacun se sente acteur du changement, pas seulement spectateur. Le leadership, c’est avant tout savoir écouter et rassembler, pas seulement décider et imposer.
En somme, il me semble que le Président Talon a ouvert la porte à une réflexion nécessaire : comment parler fort sans écraser, comment convaincre sans exclure ? Peut-être que la prochaine fois, au lieu de marteler l’inflexibilité, un petit mot d’ouverture pourrait faire toute la différence. Parce qu’au bout du compte, c’est ensemble que le Bénin doit avancer.
Commentaires
Enregistrer un commentaire